Evolution de la population au sein de la Grande Région

Une croissance démographique nettement plus positive que celle de l’UE 27

Au début de l’année 2021, la Grande Région, avec presque 11,7 millions d’habitants, enregistre presque un million personnes de plus qu’en 1990, soit une croissance de 9,2 %. La Grande Région connaît ainsi une évolution démographique nettement plus positive que l’UE des 27, où le nombre d’habitants augmente uniquement de 7 % durant la même période.

L’ampleur et la composition de la croissance démographique varient fortement au fil du temps et selon les régions. Ainsi, le Luxembourg, la Wallonie (tout comme la Communauté Germanophone de Belgique) et la Rhénanie-Palatinat connaissent une évolution positive et la population de la Lorraine s'est accrue très légèrement (+ 0,6 %). La Sarre, qui a connu une très légère croissance entre 2016 et 2017, enregistre un déclin de sa population à partir de 2018.

L’espace de coopération assiste depuis les années 1970 à une baisse continue de la natalité sur son territoire : alors que plus de 150 000 naissances sont encore enregistrées en 1970, on n’en compte plus que 120 000 environ en 2000. Entre 2013 et 2016, la baisse du solde naturel a été légèrement modérée, mais le nombre de naissances est retombé à environ 108 400 en 2020. De plus, depuis 2002, le nombre de décès dans la Grande Région dépasse celui des naissances, ce qui se traduit par une décroissance naturelle de la population. En 2020, on compte 139 188 décès pour 108 400 naissances au total dans l’espace de coopération. Sur l’ensemble de la période 2000 à 2020, le déficit du solde naturel s’établit à 161 personnes pour 10 000 habitants ; pour la période entre 2019 et 2020, la baisse est de 40 personnes pour 10 000 habitants. Le solde moyen des 27 États membres européens est également négatif soit à moyen (2000-2020) soit à court (2019-2020) terme (-10 respectivement -36 personnes pour 10 000 habitants).

Avec un solde migratoire positif (+ 605 pour 10 000 habitants), les pertes sont équilibrées au niveau grand-régional. On retrouve cette tendance en Rhénanie-Palatinat et en Sarre. En Lorraine, on observe le contraire : l’émigration est compensée par un fort taux de natalité. La Wallonie, la Communauté Germanophone de Belgique et le Luxembourg connaissent des bilans positifs pour le solde naturel et le solde migratoire. La Sarre a depuis quelques années un solde migratoire très positif par rapport à la décennie précédente, mais souffre d’un taux de naissance extrêmement bas. Comparé à l’année 2000, la population en Sarre a baissé, alors que la Rhénanie-Palatinat affiche une légère hausse.

Ce sont surtout les migrations qui déterminent globalement la dynamique démographique en période de baisse des taux de natalité et de mobilité géographique croissante au niveau régional, national et international. Elles sont beaucoup plus dépendantes des évolutions économiques, politiques et sociales que l'évolution naturelle de la population et sont donc considérées comme un indicateur de l'attractivité d'un pays ou d'une région. En outre, en raison de leur structure socio-démographique très sélective, les migrations ont généralement des effets sensibles sur le processus de vieillissement et l'internationalisation et influencent ainsi considérablement le volume et la tendance des changements démographiques.

En Sarre, la part de la population étrangère est passée de 4,5% à environ 7% entre la fin des années 1980 et le milieu des années 1990, avant de stagner au début des années 2000 et même de diminuer jusqu'en 2011. Ces dernières années, on constate toutefois une augmentation de cette proportion, qui s'élevait à 13,1% début 2021. Plus des trois quarts des étrangers sont originaires de pays de l'UE. Le groupe le plus important est constitué de personnes de nationalité italienne (27,7%), suivies des Turcs (15,4%), des Roumains (13,3%) et des Français (10,3%). Un coup d'œil sur la structure d'âge montre qu'en 2021, 19,2% des étrangers en Sarre avaient moins de 20 ans.

Avec un taux de 6,0% (2019), la Lorraine affiche la part d'étrangers la plus faible de toutes les composantes de la Grande Région. Toutefois, avec 20,1%, la part des moins de 20 ans dans la population étrangère totale se situe à un niveau similaire à celui des autres composantes régionales. La part des Italiens et des Algériens dans la population lorraine est d'environ 16%, suivie de la population d'origine allemande et portugaise avec une part d'environ 14% et de plus de 11% pour les Turcs et les Marocains.

Au Luxembourg, la population étrangère a plus que quadruplé depuis 1970 ; sa part atteindra 47,2% de la population luxembourgeoise en 2021. La quasi-totalité d'entre eux viennent d'un pays membre de l'UE-27, dont 43,2% de Portugais, 22,2% de Français, 10,8% d'Italiens, 9% de Belges et près de 6% d'Allemands. La population étrangère du Luxembourg est l'une des plus jeunes au sein des autres régions partenaires : 20,3% ont moins de 20 ans.

La Rhénanie-Palatinat a connu une forte augmentation de sa population étrangère entre la fin des années 1980 et la fin des années 1990. Les chiffres se sont ensuite stabilisés et augmentent à nouveau depuis 2011. En 2021, la part de la population étrangère était de 12,5%. Près des trois quarts d'entre eux venaient d'un pays membre de l'UE. Les migrants sont principalement d'origine turque (22,3%), polonaise (16,9%), roumaine (16,3%) et italienne (120%). 17,9% des étrangers résidant en Rhénanie-Palatinat ont moins de 20 ans.

En Wallonie, le nombre de résidents d'origine étrangère diminue depuis le début des années 1980, entrecoupé de courtes périodes de croissance. En 2021, la part des étrangers s'élevait à 10,4%. Les immigrés sont principalement d'origine italienne (34,7%) et française (31,1%). La part des moins de 20 ans dans la population étrangère totale de la région belge est de 16,5%.

Dans la Communauté Germanophone de Belgique également, la part de la population étrangère ne cesse d'augmenter depuis des années et s'élèvera à 21,3% en 2021. Les Allemands représentent la plus grande part avec 85,3%. Viennent ensuite, loin derrière, les Turcs, les Polonais et les Roumains, avec une part légèrement supérieure à 2%, suivis des Luxembourgeois et des Français (1,7% chacun). La part des moins de 20 ans dans la population étrangère pour 2021 est la plus élevée de l'espace de coopération avec 20,5%.