1. Augmentation significative des frontaliers originaires de Metz vers le Luxembourg depuis 2016
Parmi les dix arrondissements comptant le plus grand nombre de frontaliers vers le Luxembourg, on retrouve trois arrondissements français, trois arrondissements wallons, trois Kreise rhénan-palatins et un Kreis sarrois. La majorité de ces territoires disposent d’une frontière avec le Grand-Duché. On constate ainsi que les zones de résidence privilégiées des travailleurs frontaliers n’ont pas changé et se situent toujours à proximité de la frontière.
Entre 2016 et 2021, le nombre de frontaliers entrants au Luxembourg a augmenté de 19,9%. Parmi les dix arrondissements affichés, tous ont connu ces cinq dernières années une forte hausse des flux vers le Grand-Duché, mais dans des proportions assez hétérogènes. Les arrondissements français affichent les progressions les plus fortes de ces cinq dernières années. L’arrondissement de Thionville, qui compte en 2021 près de 54 000 travailleurs frontaliers, soit plus du quart des frontaliers travaillant au Luxembourg (27 %), a ainsi connu une hausse de leur nombre de 22,7 % depuis 2016. De manière similaire, les arrondissements de Briey et de Metz, au deuxième et quatrième rang en ce qui concerne le nombre de travailleurs frontaliers vers le Luxembourg, enregistrent de fortes augmentations, respectivement 25,1 % et 31,3 %.
Le territoire qui affiche la hausse la plus importante parmi ceux du tableau, l’arrondissement de Metz, est d’ailleurs un territoire qui n’est pas directement frontalier avec le Luxembourg. Les trois arrondissements français de Thionville, Briey et Metz regroupent à eux trois 92,8 % des frontaliers lorrains et 49,0 % de l’ensemble des frontaliers de la Grande Région travaillant au Luxembourg. Ces évolutions tendent à accentuer la position de la France, en tant que premier pays pourvoyeur de main-d’œuvre frontalière au Luxembourg.
A l’instar des arrondissements français, l’arrondissement wallon de Bastogne, qui compte en 2021 environ 6 620 travailleurs frontaliers, enregistre une augmentation du nombre de frontaliers vers le Luxembourg supérieure à l’évolution globale (+ 21,5 % contre 19,9 %). Dans les autres arrondissements wallons et dans les Kreise allemands, la hausse du nombre de frontaliers vers le Luxembourg entre 2016 et 2021 se situe entre 13,0 et 19,1 %.
2. Evènement de clôture du projet Interreg BRIDGE
Le 13 octobre s’est tenu à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Sarre l’évènement de clôture du projet Interreg Grande Région BRIDGE.
Le projet s’achèvera à la fin de l’année 2022 après une durée de 3 ans. Son objectif est d’offrir la possibilité aux étudiants de suivre leurs études supérieures en alternance transfrontalière. Cinq universités de l’enseignement supérieur de la Grande Région ont ainsi mis en place des programmes d’études, amenant les jeunes à suivre les cours théoriques dans une ou plusieurs universités de la Grande Région et à réaliser leur phase pratique dans une entreprise étrangère. L’Université de Lorraine, l’ISFATES (htw saar et Université de Lorraine), la Hochschule de Trèves, la Haute École de la Province de Liège et la Haute École Robert Schumann proposent ainsi une diversité de programmes d’études en alternance transfrontalière, principalement des parcours de master, et notamment dans les domaines suivants : Économie et Gestion, Ingénierie et Techniques, et Sciences.
Deux premières promotions d’étudiants suivent déjà les programmes d’études avec alternance transfrontalière mis en place par BRIDGE. Cette modalité transfrontalière est bénéfique pour toutes les parties. Les jeunes sont formés de manière interculturelle, améliorent leurs compétences linguistiques et découvrent les pratiques professionnelles du pays voisin. De leur côté, les entreprises, qui ont manifesté un fort intérêt pour le projet, forment de futurs professionnels flexibles et qualifiés.
Après une présentation des résultats du projet, l’évènement de clôture s’est poursuivi par une présentation par deux chercheurs du Center for Border Studies de l’Université de la Grande Région (UniGr), Isabelle Pigeron-Piroth et Rachid Belkacem, des enjeux de la formation et de l’emploi dans un contexte transfrontalier. Enfin, l’évènement s’est achevé par une table ronde composée de plusieurs experts des thématiques de l’apprentissage transfrontalier et de l’alternance pour réfléchir aux perspectives des études en alternance transfrontalière suite au projet BRIDGE.